13/08/2024

À LA DÉCOUVERTE DE NOS MEMBRES – Agathe Borcard, Productrice de lait à Grandvillard

A seulement 23 ans, Agathe Borcard, productrice de lait à Grandvillard, consacre son énergie à élever ses vaches pour produire un lait de qualité, qui servira en partie à la production de notre Vacherin Fribourgeois AOP. Bel exemple de persévérance, elle nous raconte son parcours et sa passion pour son travail.


Cadette de trois filles, Agathe Borcard a toujours voulu travailler dans un domaine où elle aurait un contact avec les animaux : « Comme l’une de mes sœurs a fait un apprentissage d’agricultrice, je n’étais pas sûre de suivre cette voie puisque l’exploitation n’aurait pas été assez grande pour nous deux. Comme elle s’est finalement orientée vers un autre métier après son apprentissage, j’ai décidé de suivre cette voie et j’en suis très heureuse. » Après un apprentissage entre Corbières, Posieux et la ferme-école de Grangeneuve, en 2019, elle rejoint la ferme familiale pour travailler aux côtés de son papa.


En 2021, ils ont construit un nouveau bâtiment où les vaches laitières sont désormais en stabulation libre et c’est là également que se trouve la salle de traite. Et pour le plus grand bonheur d’Agathe, l’ancien bâtiment a été transformé en nurserie pour les veaux : « C’était mon rêve d’avoir une nurserie pour les veaux. Ils restent les deux premières semaines dans un box seul pour éviter les contaminations, faire leur propre immunité et c’est là aussi que je leur donne leurs premiers biberons avant qu’ils ne se nourrissent seuls au bidon. Ils sont ensuite environ deux semaines dans un box en groupe puis finalement en box-logettes ». La période de l’année préférée d’Agathe est d’ailleurs la période des vêlages, qu’ils pratiquent de façon groupée d’août à mars, c’est-à-dire que les vaches sont inséminées pour qu’elles ne vêlent que durant une certaine période : « Cette technique nous permet de ne pas avoir de naissances pendant la saison d’alpage. Cela nous permet aussi de tout laver et de faire un bon vide sanitaire pendant l’été sur l’exploitation en plaine. »


Chaque été, les vaches de la famille Borcard rejoignent donc les alpages de Grandvillard. Elles y resteront 100 jours pour les vaches laitières et 150 jours pour les génisses. Là-bas, toute la famille met la main à la pâte, dont le grand-oncle d’Agathe qui reste les 150 jours au chalet. Pendant cette période, la totalité du bétail est répartie sur 5 alpages, 3 appartenant à la famille Borcard et 2 appartenant à la Commune de Grandvillard. L’alpage est aussi synonyme de retour à la traite au pot pour toute la saison.


Grâce au module « insémination » de son brevet, Agathe peut désormais inséminer elle-même les vaches et les génisses de leur exploitation, alors qu’elle ne se voyait pas faire cela. « C’est drôle, parce que l’inséminateur qui venait inséminer nos vaches avant que je le fasse, m’avait dit un jour « dans quelques années, je n’aurai plus besoin de venir car c’est toi qui insémineras directement vos vaches » ». Une sorte de prémonition qui s’est révélée exacte. Agathe est d’ailleurs fière de pouvoir le faire elle-même, en particulier parce que le bien-être animal lui importe beaucoup : « Les inséminer moi-même stresse moins nos vaches puisqu’elles me connaissent ».


Quand on lui parle de Vacherin Fribourgeois AOP, Agathe se dit heureuse de produire du lait pour ce fromage de tradition. Cela fait maintenant une dizaine d’années que l’exploitation produit du lait pour le Vacherin Fribourgeois AOP : « Bien qu’il y ait plus de contraintes pour produire du lait pour le Vacherin Fribourgeois AOP que pour certains autres produits, le prix auquel notre lait est acheté nous offre une plus grande sécurité financière, même si je trouve tout de même que le prix stagne en comparaison à la hausse nos coûts de production et au coût de la vie. »


Quant au futur de l’industrie laitière, Agathe pense que les robots de traite vont devenir plus nombreux et que certains acheteurs de lait n’auront pas le choix de composer avec : « La main d’œuvre est dure à trouver et les jeunes ne veulent plus forcément traire. » Elle ajoute que les robots de traite seraient d’une grande aide pour concilier vie professionnelle et vie familiale.